Trop de pluie entre Sant Cruz de la Sierra et Cochabamba Bolivie
6-03 Cochabamba, tel est mon but aujourd’hui. Mais il pleut encore. La télévision, toujours allumée partout en Amérique du sud, montre une météo catastrophique et durable, puis des hommes bloquant la circulation dans une sorte de manifestation. Je me renseigne auprès de la serveuse, c’est la route de Cochabamba qu’ils sont en train de bloquer par des pierres ! Mais, d’après elle, pas de problème pour les motos, et pas de risque de violence pour moi. OK, on verra bien et si nécessaire je ferais demi-tour.
Mon fan club à mon arrivée sous forte pluie |
Je m équipe sous l auvent du poste de police |
Une accalmie se dessine, je pars. 10 minutes plus tard, à peine sorti de la ville, ça recommence.
Heureusement un petit poste de police planté là m’accueille sous un auvent pour m’équiper. Combinaison, sur-bottes, sur-gants, la complète. Et me voilà reparti, sous cette pluie diluvienne la route est pleine d’eau qui ne parvient pas à s’écouler, on ne peut rouler que sur une file, à 40km/h.
Une demi-heure plus tard, l’étanchéité des protections rend l’âme progressivement et je me retrouve inexorablement trempé par cette véritable tempête de pluie. Le prochain patelin est à 50 km, je vais m’y arrêter.
Dans 5 minutes la douche |
Montero. J’y suis enfin. La station service m’indique où se trouve l’hôtel. Mais pour s’y rendre, c’est assez spécial, l’eau a transformé les rues en rivières et Bertha se retrouve par moment avec de l’eau pratiquement jusqu’au bas des cylindres, surtout ne pas chuter !
La météo aura eu raison de moi, je décide de rentrer sur Curitiba, à plus de 2000 km, et d’avancer mon retour de 15 jours.
7-03 A montero, on mange bien et pour pas cher.
Hier à midi J’ai eu une soupe de poisson très copieuse, avec une ration de riz, du manioc et deux grands verres de jus de citron, le tout pour 3 euros.
Le soir, dans un autre caboulo, une belle côtelette dans une assiette garnie de riz, de manioc et de bananes frites. Avec une petite assiette de salade verte, tomates, oignons, un grand verre de jus de citron, pour 2 euros …
Le manioc, aliment traditionnel, est resté très utilisé dans la cuisine des villages boliviens dont la population est peu métissée.
7-03 A montero, on mange bien et pour pas cher.
Hier à midi J’ai eu une soupe de poisson très copieuse, avec une ration de riz, du manioc et deux grands verres de jus de citron, le tout pour 3 euros.
Le soir, dans un autre caboulo, une belle côtelette dans une assiette garnie de riz, de manioc et de bananes frites. Avec une petite assiette de salade verte, tomates, oignons, un grand verre de jus de citron, pour 2 euros …
Le manioc, aliment traditionnel, est resté très utilisé dans la cuisine des villages boliviens dont la population est peu métissée.
Un courriel me dit que mon vol de retour est confirmé pour le 14. Je pars aussitôt avec comme objectif un assez gros détour me faisant passer par la plus ancienne mission jésuite de Bolivie. C’est San Javier, édifiée en 1691.
Elle fait partie du vaste ensemble des Missions de Chiquitos, dont San José que j’ai visité il y a deux jours.
Mais comme trop souvent le ciel se couvre, devient noir, et me voilà sous la douche ! Heureusement je suis à 5 km de San Juan où je me réfugie dans le seul hôtel existant. C’est pas brillant, pas de clim et pas de wifi, pas d’internet dans le village, mais le patron est très gentil.
La gentillesse, c’est ce que j’apprécie chez les boliviens, ceux que je côtoie, le peuple.
Ce sont des gens pauvres, globalement pas misérables, mais vivement chichement de petits métiers dans un pays peu développé. Et ma solitude donne une autre dimension à mon voyage. Bien que plutôt taiseux de nature, les contacts se nouent facilement et en vérité.
Mais cette Bolivie qui s'étend jusqu’au Brésil n’est pas beaucoup visitée. Je n’aurais pas eu le plaisir de revoir Cuzco et le lac Titicaca (vus dans un voyage en stop en 1970), mais depuis l’affluence touristique a sûrement bien changé l’ambiance, voire les gens, il n’y avait alors personne au Machupichu, c’était déjà il y presque 50 ans !
En face de la route, un gourbi fait à manger. Le temps de me restaurer d’un bon plat, la pluie a cessé, je décommande ma chambre et en route pour San Javier, 60 km plus loin.
Je l’ai échappé belle, la route est encore trempée jusqu’à San Javier. Manifestement cette toute petite cité est très façonnée pas sa mission. L’église trône sur une belle place où les voitures n’ont pas accès, tous les bâtiments sans étage qui entourent cette place semblent être, bien que privés, des bâtiments annexes de la mission. On a l’impression de visualiser la mission antique investie mais non détruite par le monde actuel.
Comme dans tous ces villages boliviens, il y a un bruit de fond permanent de moteurs monocylindre 4 temps de petites motos. Ce sont les motos-taxis qui sont partout bien que la circulation soit faible. Ils tournent et retournent en permanence, à vide et en charge, parfois à trois sur la moto. Levant les yeux et les comptant, on en voit toujours entre 5 et 10, Le bruit qu’ils font à un avantage, c’est comme un klaxon permanent !
Je visite le petit musée annexe qui me permet de rentrer dans l’église dont le porche est fermé. Les jésuites ont cherché à développer les créations artistiques dans les statues, et dans les décorations architecturales en intégrant la sensibilité des indios. Très tôt, sur le plan musical, ils ont fabriqué des instruments comme les violons et harpes.
On m’indique que la messe est à 19h30. J’y vais, elle est commencée probablement depuis une 1/2h. Deux prêtres de type européen officient, assistés de 5 enfants de cœur. L’assistance est peu nombreuse mais nous sommes mardi. Au moment de ‘la paix du Christ’, les chaleureuses poignées de mains de mes voisins me font chaud au cœur. Deux hommes sont restés de chaque côté de la porte et attendent que tout le monde sorte. Ils ont chacun une belle canne-bâton. Je leur demande – Que es este baton - Son cabildos. Et je reconnais le signe extérieur des représentants élus, institué comme forme de gouvernement par les jésuites dans les micros états des missions Chiquitos.Depuis plus de 300 ans il y a donc toujours ces cabildos, et pas comme folklore pour faire plaisir aux touristes.
L’église est très belle dans sa simplicité, avec toujours cette architecture de charpente que J’avais admirée à San José de Chiquitos.
Pas d’internet non plus à San Javier. Comme un sentiment de liberté
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