mardi 14 mars 2017

Retour sur Curitiba via Guarapuava et Guaratuba


8- 9- 10- 11- 12  Quelques jours de roulage pépère vers Curitiba, mais nous avions prévu de passer chez Gerardo pour déguster chez lui une churasqueria. Gégé est le meneur de la bande des quatre motards brésiliens avec qui nous avons fait connaissance lors du fameux passage du Paso Jama.
Lorsque nous nous sommes séparés, Gonzague et moi, Gonzague n’avait pas eu le temps de s’arrêter à Guarapuava, chez Gerardo. Alors J’y vais, curieux de voir Gégé à l’œuvre et content de revoir cette fine équipe.
Je me suis posé dans un hôtel pas loin de son domicile et il passe me prendre le soir. Connaissant un peu le Gégé, J’ai pris soin de me mettre au régime à midi…



Il est avec Fabiola, sa femme, qui a l’avantage de parler un peu anglais. En fait on va chez son père qui est mieux équipé que lui. On commence par décharger la voiture, plusieurs sacs et une lourde caisse à glace. 



C’est une sorte de résidence d’une dizaine d’étages, nous nous arrêtons au premier. Dans la grande pièce, le fils de Gégé et sa jeune femme sont déjà au travail. Derrière un plan de travail, encastré dans le mur, se trouvent deux grandes ouvertures. L’une qu’on pourrait prendre pour la trappe d’enfournement du charbon d’une petite locomotive à vapeur, est en fait un grand four. L’autre est tout simplement un grand barbecue. Gonzague m’avait prévenu, ces installations sont fréquentes dans cette région du Brésil. La viande est tellement présente dans l’alimentation que le barbecue se trouve directement chez soi ! Et pas un petit machin pour faire griller 3 merguez.

Environ un mètre de large par 80 centimètres de haut, en bas le foyer peut accueillir un sac entier de charbon de bois, au dessus plusieurs grilles à différentes hauteurs permettent d’enfourner les kilos de viandes, car on ne lésine pas. 


Le plan de travail est plein de différentes mises en bouche et les verres aussitôt remplis de coca cola ou de bière. Carlao et sa femme nous ont rejoins ainsi que la fille de Gégé accompagnée de son mari, Carlao est l’un des quatre motards, il en manque deux, les deux sourds-muets. L’un d’entre eux a eu un accident en Argentine à environ une journée de la frontière brésilienne, il a heurté une pierre et est tombé. Bilan : une clavicule cassée avec intervention chirurgicale et la moto bien abîmée. Ces braves gens roulaient sans assurance, il lui aura donc fallu débourser beaucoup d’argent. Dieu merci pas de tiers impliqué dans l’accident. 
Nous sommes donc neuf et on déballe les viandes. D’abord des saucisses qui sont les premières enfournées et qui vont servir d’entrée-apéritif, on peut tremper dans diverses sauces. Puis des sortes de plats de côtes, sans os, d’environ 40 cm par 20 cm. Enfin un morceau d’un bon kilo de picanha, je comprends que ce morceau est complètement à l’arrière de la bête, à la suite du filet. J’ai bien fait de ne pas trop manger à midi. La picanha est un régal, moins tendre mais plus goûteux que le filet. Au cas ou on manquerait un peu, un gros plat de cotes non découpées est à  disposition.  On coupe dedans comme on veut. 

La bière aidant, Carlao raconte notre rencontre, dans la neige, à la tombée de la nuit, au passage du Paseo Jama. Comment il est tombé, comment Gonzague et moi l'avions aidé à redresser sa moto une première puis une deuxième fois, ses compagnons ne s’arrêtant pas car devant et n’ayant rien vu. Comment nous lui avions dit de ne plus bouger, que nous allions prévenir la police à l’arrivée pour venir le chercher. Là, quelques larmes lui viennent et l’assemblée, émue, est prête à suivre. Puis il raconte comment il a repéré que je prends les virages le corps penché côté intérieur du virage, et que je suis le seul à ne pas avoir chuté dans la neige du Paseo Jama, et qu’il a reconnu le dos de mon blouson quand je les ai doublé à vive allure, dans les grandes lignes droites d’Argentine … Enfin me voilà dans une situation cocasse encensé par l’assemblée, avec le Gégé qui dodeline de la tête. 
Mais il n’y a pas que les saucisses et la viande; pour accompagner on pioche dans un grand plat de pommes de terre écrasées et mixées avec je ne sais pas très bien quoi, et pour tenter de ‘faire glisser’ tout ça, un mélange à base de mayonnaise. Seule une assiette avec l’équivalent de deux tomates coupées en tranches permet de se servir d’un peu de légumes frais. On comprendra qu’il n’y a pas de maigrichons autour de la table !   Merci à  tout ce petit monde qui s’est donné la peine de me recevoir avec tant de gentillesse. 



Le lendemain je file vers l’atlantique. Venant du Pacifique j’ai envie de voir l’océan atlantique, après les avoir vu tous les deux ensemble, mélangés au fin fond de la tierra del fuego.
Gégé m’a vanté la beauté de Guaratuba, alors J’y vais et arrive en fin d’après midi après une très longue et belle descente en lacets d’environ 30 km, et une végétation qui se tropicalise au fur et à mesure de la descente.
Le passage à  Guaratuba se fait par un bac, souvenirs du sud Chili !  Et retour le lendemain vers Curitiba, par la route sud.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire