samedi 25 février 2017

Paso Jama 4800m, neige et grande decision


23-02  Visite du musée et du site Inca de Pumarca. Pas de choses extraordinaires dans ce musée, comme dans tous ces musées de petites bourgades, il y a beaucoup de poteries, quelques pièces qui tranchent un peu, mais globalement on n’apprend pas grand-chose de plus, tout au moins pour un non spécialiste.









Quant au site, ce qui fait son intérêt majeur à été totalement refait en utilisant du mortier ce que ne faisait pas les Incas, ça donne une impression d’artificiel. C’est dommage, il s’agit d’une petite pyramide tronquée faisant office entre autre d’autel sacrificiel. Les Incas sacrifiaient beaucoup d’enfants.










Des le départ, on monte, le but est San Pedro de Atacama. Ville du désert d’Atacama, zone géographique extraordinaire, désert le plus aride du monde, avec des curiosités nombreuses.  Piège à touristes aussi, forcément, mais à notre époque, les ‘tour-opérateurs’ sont partout.
Ushuaia, Valparaiso, Atacama, notre imaginaire nous y a conduit et c’est un passage obligé de notre long voyage.








On monte, et sacrément, route extraordinaire dans ces montagnes minérales, parfois une sorte de minuscule vallée accueille quelques maisons au milieu d’une petite oasis de verdure.


 Arrivés entre 3500 et 4000 m, autres paysages, les salars. Gigantesque étendues plates de sel affleurant. Parfois de petites exploitations de sel. Enfin, la frontière Argentine / Chili, où des fonctionnaires zélés nous font perdre beaucoup de temps. A la pompe à essence, on rencontre un groupe de 4 motards brésiliens très sympa, eux aussi vont à Atacama.









Le ciel est bien sombre, on s’équipe de nos combinaisons de pluie, même s’il ne pleut pas, elles nous protègent du froid, il fait 9 degrés. Et ça monte encore, le col est à environ 4800 m. Voilà maintenant une petite pluie désagréable, surtout sur une route de montagne. Bien sûr la température baisse, la voilà à 4 degrés, le col ne devrait pas être loin, mais ça monte toujours et à 2 degrés la neige remplace la pluie, mais ça ne glisse pas, nos bons pneus accrochent bien. Alors on continue, mais bientôt nous voilà à 0 degrés, il neige de plus en plus, ça se corse.
-on redescend, c’est trop la merde   - non, on continue, ce sera pas mieux en descendant, on est sûrement tout près du col, après c’est la descente     – on va finir par se viander     - accroche, colle derrière     - je n’y vois rien    – colle mon feux rouge.




Jusqu’au moment où, Gonzague avait sans doute raison, sur une petite glissade, la moto est par terre ou plutôt par neige et le bonhomme avec !
On s’entraide, un brésilien aussi a chuté. On redresse les motos qui sont devenues inconduisibles car le sol s’est glacé. Et voilà un groupe dans la nuit, transi, frigorifié, ayant un peu de mal à respirer car on est à 4800 m et les efforts se payent. Les rares voitures sont elles mêmes en difficulté -on apprendra le lendemain qu’une s’est accidentée quelques kilomètres avant. On demande aux voitures de prévenir la police, en bas, à San Pedro…
Et, finalement, on embarque dans différents véhicules  en abandonnant nos machines. Les brésiliens sont dans deux voitures et nous dans petit car. Dégoulinants d’eau et de neige glacée, les quelques passagers se montrent adorables, un ancien, assis à côté de moi, nous offre des feuilles de coca, me montrant comment les caler dans la gencive. Il nous manquait 57 km pour arriver et 5 km après avoir pris place dans le car, la neige se fait rare puis la route devient simplement mouillée. Quelle guigne, il nous aura manqué 5 kilomètres pour sortir de cette mélasse.
Galère à San Pedro pour trouver un hôtel vers minuit. Enfin, nous voilà écroulés tous les deux  dans un seul grand lit !
24-02 les carabineros nous trouvent deux voitures pour nous emmener où nous avons laissé les motos. Gonzague et moi sommes à bord d’une vielle Toyota qui se met à chauffer. Demi tour au bout de 25 km et retour au point de départ avant de réembarquer dans  une guimbarde qui a des ratés. ..
Enfin on retrouve les motos, la neige a fondu. Ce n’est qu’une formalité de rentrer à  San Pedro.
Nos brésiliens veulent rentrer demain tranquillement vers le Brésil. Gonzague, qui accuse la fatigue de notre rythme depuis maintenant un mois et demi, souhaite rentrer avec eux, er donc avancer un peu sa date de retour. Pour Norbert 3 solutions : continuer seul. Retourner vers Santiago voir Hubert et Amaury. Rentrer avec Gonzague. La nuit porte conseil.
Et ce soir, dans le désert le plus aride du monde, il pleut et il fait frisquet.
25-02 Nuit longue pour Norbert, tourmenté par ce choix cornélien.
Réveil tôt, mais Gonzague est déjà réveillé :
-Alors tu viens avec nous ?       Et la réponse est sortie toute seule
-Comment tu le sais ?
-Je suis très content.

Comme disait feu Arn Abö, philosophe bien connu, ton choix t’engage, tu récoltes les profits et tu payes les pertes.
C’est tout. Et, en l’occurrence, le mot regret est à bannir.

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