Sacré ripio
Le 14-02 On remonte vers le nord-est, le paysage est de plus en plus sec, les cactus ont fait leur apparition, les seuls bestiaux qu’on aperçoit parfois sont des chèvres.
Notre but du jour est l’observatoire de la Croix du Sud, très connu au Chili, situé non loin de la ville de Combarbala, dans les montagnes. Arrivés à Illapel, il y a une route goudronnée un peu plus longue en km qu’une piste difficile d’environ 70 km qui y accède directement. Gonzague part par la route et Norbert par la piste. On doit se retrouver à la jonction. Au pire la recherche du pistard ne serait pas un gros problème.
Mais cette piste se réserve plus traîtresse que prévue. Après avoir franchi environ 40 km, je me trompe de tracé et me retrouve rapidement sur un raidillon étroit bien caillouteux, montant à plus de 10%. J’ai compris que je me suis trompé mais impossible de faire demi tour ici et je poursuis pour tenter d’atteindre une place plus propice et là, en première, grosse Bertha patine et se couche ! La garce, elle a choisi le bon endroit. Ma première pensée est pour Gonzague qui va bientôt s’inquiéter.
Alors commence la lutte épuisante pour relever la moto sur ce terrain en montée et merdique. J’arrive à redresser, elle retombe de l’autre côté, j’enlève tous les bagages, j’essaie encore mais cette fois je comprends vite que c’est foutu et que je dois conserver assez d’énergie pour rejoindre à pieds, sous la cagna et bientôt dans la nuit, la ville de Combarbala, environ à 25 km… Et je croyais avoir une petite bouteille d’eau, J’ai beau fouiller, elle n’est pas là.
Gonzague m’a envoyé un sms pour me signaler son arrivée au point de jonction, donc ça passe et je peux brièvement lui expliquer la situation par sms et lui demander de trouver une voiture avec deux gars pour m’aider à redresser la moto et lui faire faire un demi tour sur ce raidillon pentu. Mais comme tout ça est aléatoire je commence à marcher, et me conditionne mentalement pour aller au bout et sans eau. Un pied devant l’autre et en avant.
Tiens, un berger Landais ? |
Une heure plus tard, le bougre aurait il soif ? |
Enfin, environ 2 heures plus tard, un ron ron de voiture se fait entendre. Quel soulagement, Gonzague sort d’un vieux pick-up avec de l’eau fraîche ! Après environ 8 km on retrouve la moto et on la sort de là, non sans mal. Je m’équipe pour repartir et incroyable , Bertha ne veux rien savoir. Comme si la batterie était vide ou le moteur bloqué.
On la charge dans le pick-up qui redescend la piste vers Combarbala, il faut sortir plusieurs fois du pick-up pour alléger la voiture dont le fond frotte sur les roches de la route. Je suis très inquiet sur cette panne de batterie ou de démarreur.
Gonzague s’est très bien débrouillé, un hôtel rustique nous attend. Après déchargement de Bertha, j’essaie encore le démarreur et, oh surprise, le moteur tourne un peu, mais sans démarrer, et dans un horrible bruit de mayonnaise de pignons.
Alors j’imagine le pire et la décision est prise, rapatriement au plus vite de la moto chez BMW Santiago, à 380 km.
Gonzague sympa me traîne dans un restaurant et après une salade on s’endort. L’inquiétude n'empêche pas le sommeil car la fatigue pesante est bien là.
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